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[ITV] Dupont-Moretti en 2014 : Il n'y a jamais eu de justice
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[ITV] Dupont-Moretti en 2014 : Il n'y a jamais eu de justice
Pourquoi estimez-vous « scandaleuse » ma mise sur écoute de votre confrère Herzog, qui s’est faite dans le respect de la loi ?
Pas du tout, la loi n’a pas été respectée ! Il a été écouté parce que son client était écouté. Si je suis votre avocat et que vous me parlez au téléphone de vos problèmes privés, en aucun cas nos conversations ne peuvent être retranscrites et utilisées. La loi indique que le secret professionnel de l’avocat est absolu. Ce secret n’a pas été respecté.
Mais dans le cas des écoutes, il semble que ce sont les propos de l’ex-président de la République qui ont rendu suspect son avocat ?
Mais on ne met pas la charrue avant les bœufs ! On ne peut mettre sur écoute un avocat que s’il est préalablement suspecté d’avoir commis une infraction. Mais on ne peut l’attraper avec un filet dérivant, comme c’est le cas dans cette affaire. D’ailleurs c’est écrit dans les deux documents brandis par Christiane Taubira et qui ont été zoomés. On y découvre deux choses très significatives. Dans le premier, on peut lire « il apparaît que la validité de l’enregistrement et la retranscription, même si elle peut donner lieu à des contestations… » Cela signifie qu’ils savent que cela va être contesté. Dans le second document, il est noté « les conditions d’enregistrement pourraient constituer un obstacle à l’ouverture d’une information. » C’est clair, non ? Cette procédure est totalement bancale !
Vous détestez la certitude. Vous avez même déclaré que vous « dévoriez les magistrats, experts ou témoins qui en étaient pétris, comme votre foie de veau ». Vous confirmez ?
Je confirme. Il suffit d'avoir un peu fréquenté la justice dans sa quotidienneté pour se rendre compte qu'il y a des vérités plurielles, mais pas une vérité. Il y a une vérité judiciaire qui n'est pas toujours la vérité. À partir de cela, la justice doit être rendue dans l’humilité. Je fais mienne cette citation de Nietzsche : « Ce qui rend fou, ce n'est pas le doute, c'est la certitude. » Cela devrait être inscrit sur tous les frontons des palais de justice.
Pensez-vous que la justice a besoin d'une réforme ?
Oui. Il y a deux grandes réformes urgentes pour moi. C'est d'abord la suppression de l'ENM (École Nationale de la Magistrature), que l'on doit fondre dans une école unique barreau-magistrature, comme cela se fait dans beaucoup de grands pays. Le reproche majeur que l'on peut faire à l'ENM c'est qu'elle « encaste » les magistrats entre eux : on y fait de l'entrisme, de l'entre soi dès le plus jeune âge. La seconde réforme, c'est la séparation du siège et du parquet. La cour d'assises, c'est quand même le seul endroit au monde où l'arbitre et le président portent le même maillot ! Ils sont au même niveau, ils sont collègues.
Donc toujours complices ?
Non, car il y a heureusement de très grands magistrats. Mais le système permet une proximité qui est suspecte. J'ai été le témoin sidéré d'échanges entre un avocat général et un président, durant un procès, à propos d'un verdict. Or, je crois à une triangulation avec le siège, le parquet et la défense. Un triangle isocèle avec les trois côtés égaux. Mais vous savez, dès qu'on veut réformer à la Justice, c'est comme quand on s'attaque à l'Enseignement, les boucliers se lèvent ! C'est une espèce intouchable. Je suis aussi pour un système qui mette en place la responsabilité des juges. La justice est indépendante, oui, mais l'indépendance cela ne signifie pas faire n'importe quoi.
L'injustice, c'est un sentiment que l'on ressent dès l'enfance ? Et selon son enfance ?
Quand on a le cul dans le beurre et que l'on naît avec une cuillère en argent dans la bouche, je pense que l'on met d'avantage de temps à ressentir ce qu'est l'injustice. Moi, j'ai ressenti très tôt le sentiment d'une sorte d'injustice de classe, parce que je suis issu d'un milieu modeste. Ça n'était pas Zola, on mangeait tous les jours et ce n'était pas Javert qui venait nous délivrer ! Mais ma mère était immigrée italienne et à l'époque on nous traitait encore de « sales macaronis ». L'injustice, c'est un sentiment dont on peut avoir la perception rapidement. Et en même temps, je ne suis pas convaincu que ce soit une chance.
Qu'est-ce qui vous fait accepter ou refuser une affaire ?
Trois critères. D'abord l'agenda : si vous venez me voir aujourd'hui, en mars, pour une affaire en mai, l'agenda est plein. Deuxièmement : l'intérêt que je porte à l'affaire. Si j'ai le choix entre deux, je prends celle qui m'intéresse le plus. Troisièmement : l'argent, parce que je suis payé pour faire mon métier. Chez moi, tout le monde paye, sauf les gens dont j'ai décidé qu'ils ne paieraient pas.
Qui peut s'offrir Éric Dupond-Moretti aujourd'hui ?
Plein de gens! Les riches paient pour les autres. C'est parfaitement clair dans mon métier et c'est normal. L'honoraire est un contrat entre le client et l'avocat. Ça prend en compte la notoriété de l'avocat, le résultat. Et le résultat s'apprécie aussi à l'aune de la fortune du client. C'est tellement vrai qu'en termes d'indemnisation pour une détention provisoire injustifiée, un notaire sera mieux indemnisé qu'un ouvrier. Le préjudice moral est le même, le préjudice financier est proratisé. C'est cohérent.
Pensez-vous, comme on peut souvent l’entendre, qu'il n'y a « plus de justice » ?
Il n'y a jamais eu de justice. Ce n'est pas un phénomène nouveau. À partir du moment où les hommes bricolent avec la vertu, cela donne forcément des choses bancales. La justice, c'est une administration à laquelle on a donné le nom d'une vertu. Ça n'est rien d'autre que cela. Elle a les qualités et les défauts d'une administration. Moi, je ne voudrais pas avoir affaire à la justice.
Pas du tout, la loi n’a pas été respectée ! Il a été écouté parce que son client était écouté. Si je suis votre avocat et que vous me parlez au téléphone de vos problèmes privés, en aucun cas nos conversations ne peuvent être retranscrites et utilisées. La loi indique que le secret professionnel de l’avocat est absolu. Ce secret n’a pas été respecté.
Mais dans le cas des écoutes, il semble que ce sont les propos de l’ex-président de la République qui ont rendu suspect son avocat ?
Mais on ne met pas la charrue avant les bœufs ! On ne peut mettre sur écoute un avocat que s’il est préalablement suspecté d’avoir commis une infraction. Mais on ne peut l’attraper avec un filet dérivant, comme c’est le cas dans cette affaire. D’ailleurs c’est écrit dans les deux documents brandis par Christiane Taubira et qui ont été zoomés. On y découvre deux choses très significatives. Dans le premier, on peut lire « il apparaît que la validité de l’enregistrement et la retranscription, même si elle peut donner lieu à des contestations… » Cela signifie qu’ils savent que cela va être contesté. Dans le second document, il est noté « les conditions d’enregistrement pourraient constituer un obstacle à l’ouverture d’une information. » C’est clair, non ? Cette procédure est totalement bancale !
Vous détestez la certitude. Vous avez même déclaré que vous « dévoriez les magistrats, experts ou témoins qui en étaient pétris, comme votre foie de veau ». Vous confirmez ?
Je confirme. Il suffit d'avoir un peu fréquenté la justice dans sa quotidienneté pour se rendre compte qu'il y a des vérités plurielles, mais pas une vérité. Il y a une vérité judiciaire qui n'est pas toujours la vérité. À partir de cela, la justice doit être rendue dans l’humilité. Je fais mienne cette citation de Nietzsche : « Ce qui rend fou, ce n'est pas le doute, c'est la certitude. » Cela devrait être inscrit sur tous les frontons des palais de justice.
Pensez-vous que la justice a besoin d'une réforme ?
Oui. Il y a deux grandes réformes urgentes pour moi. C'est d'abord la suppression de l'ENM (École Nationale de la Magistrature), que l'on doit fondre dans une école unique barreau-magistrature, comme cela se fait dans beaucoup de grands pays. Le reproche majeur que l'on peut faire à l'ENM c'est qu'elle « encaste » les magistrats entre eux : on y fait de l'entrisme, de l'entre soi dès le plus jeune âge. La seconde réforme, c'est la séparation du siège et du parquet. La cour d'assises, c'est quand même le seul endroit au monde où l'arbitre et le président portent le même maillot ! Ils sont au même niveau, ils sont collègues.
Donc toujours complices ?
Non, car il y a heureusement de très grands magistrats. Mais le système permet une proximité qui est suspecte. J'ai été le témoin sidéré d'échanges entre un avocat général et un président, durant un procès, à propos d'un verdict. Or, je crois à une triangulation avec le siège, le parquet et la défense. Un triangle isocèle avec les trois côtés égaux. Mais vous savez, dès qu'on veut réformer à la Justice, c'est comme quand on s'attaque à l'Enseignement, les boucliers se lèvent ! C'est une espèce intouchable. Je suis aussi pour un système qui mette en place la responsabilité des juges. La justice est indépendante, oui, mais l'indépendance cela ne signifie pas faire n'importe quoi.
L'injustice, c'est un sentiment que l'on ressent dès l'enfance ? Et selon son enfance ?
Quand on a le cul dans le beurre et que l'on naît avec une cuillère en argent dans la bouche, je pense que l'on met d'avantage de temps à ressentir ce qu'est l'injustice. Moi, j'ai ressenti très tôt le sentiment d'une sorte d'injustice de classe, parce que je suis issu d'un milieu modeste. Ça n'était pas Zola, on mangeait tous les jours et ce n'était pas Javert qui venait nous délivrer ! Mais ma mère était immigrée italienne et à l'époque on nous traitait encore de « sales macaronis ». L'injustice, c'est un sentiment dont on peut avoir la perception rapidement. Et en même temps, je ne suis pas convaincu que ce soit une chance.
Qu'est-ce qui vous fait accepter ou refuser une affaire ?
Trois critères. D'abord l'agenda : si vous venez me voir aujourd'hui, en mars, pour une affaire en mai, l'agenda est plein. Deuxièmement : l'intérêt que je porte à l'affaire. Si j'ai le choix entre deux, je prends celle qui m'intéresse le plus. Troisièmement : l'argent, parce que je suis payé pour faire mon métier. Chez moi, tout le monde paye, sauf les gens dont j'ai décidé qu'ils ne paieraient pas.
Qui peut s'offrir Éric Dupond-Moretti aujourd'hui ?
Plein de gens! Les riches paient pour les autres. C'est parfaitement clair dans mon métier et c'est normal. L'honoraire est un contrat entre le client et l'avocat. Ça prend en compte la notoriété de l'avocat, le résultat. Et le résultat s'apprécie aussi à l'aune de la fortune du client. C'est tellement vrai qu'en termes d'indemnisation pour une détention provisoire injustifiée, un notaire sera mieux indemnisé qu'un ouvrier. Le préjudice moral est le même, le préjudice financier est proratisé. C'est cohérent.
Pensez-vous, comme on peut souvent l’entendre, qu'il n'y a « plus de justice » ?
Il n'y a jamais eu de justice. Ce n'est pas un phénomène nouveau. À partir du moment où les hommes bricolent avec la vertu, cela donne forcément des choses bancales. La justice, c'est une administration à laquelle on a donné le nom d'une vertu. Ça n'est rien d'autre que cela. Elle a les qualités et les défauts d'une administration. Moi, je ne voudrais pas avoir affaire à la justice.
Source L'union/l'Ardennais du 16 mars.
Invité- Invité
Re: [ITV] Dupont-Moretti en 2014 : Il n'y a jamais eu de justice
Les deux premières questions, sont liées à un affaire particulière, la suite est plus générale et exprime un point de vue que je voulais partager.
Invité- Invité
Re: [ITV] Dupont-Moretti en 2014 : Il n'y a jamais eu de justice
Je ressors cette interview qui date de 2014 du placard
si vous avez des commentaires...
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Fred- V.I.P.
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