Derniers sujets
» magmom : sorte de présentationpar Magmom Hier à 18:40
» hibiscus2023 : maman de détenu
par freebird Mer 04 Déc 2024, 11:27
» colis de noël
par corinne72 Mer 04 Déc 2024, 11:02
» VioletteLoup : Presentation
par Fred Dim 01 Déc 2024, 23:06
» [RAPPEL] PRESENTEZ VOUS AVANT DE POSTER
par Fred Dim 01 Déc 2024, 10:36
» [COLIS DE NOEL 2024] venez nous PARTAGER VOS INFORMATIONS (listes, contraintes,...)
par Scrogneugneu Dim 01 Déc 2024, 06:02
» Jouve : enguise de présentation
par Parisienne75 Jeu 28 Nov 2024, 21:17
» Sophie1110 : présentation
par Sophie1110 Jeu 28 Nov 2024, 15:40
» ApollinaireS : ma présentation
par Scrogneugneu Mer 27 Nov 2024, 06:47
» Sophie83 : Ma présentation
par Scrogneugneu Mer 27 Nov 2024, 06:35
» LekkxiePrison31 : présentation
par Lagertha Mar 26 Nov 2024, 16:04
» Flatot : ma présentation
par Flatot Sam 23 Nov 2024, 06:41
» da silva : présentation
par Lagertha Mar 19 Nov 2024, 16:14
» Naure : Ma présentation
par Naure Dim 17 Nov 2024, 19:57
» celineg : Présentation
par CELINEG Ven 15 Nov 2024, 13:38
» Gaellebry : ma présentation
par freebird Lun 11 Nov 2024, 16:34
Qui est en ligne ?
Il y a en tout 10 utilisateurs en ligne :: 0 Enregistré, 0 Invisible et 10 Invités :: 1 Moteur de rechercheAucun
Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 335 le Dim 18 Jan 2015, 19:14
[Témoignage] Enseigner en quartier mineurs d'une prison
Page 1 sur 1
[Témoignage] Enseigner en quartier mineurs d'une prison
un sacerdoce version sport de combat
Ici, profs et élèves sont enfermés à clé et la classe s'interrompt pour un parloir, un coup de sang, des insultes. Dans le quartier mineurs de la prison de Villepinte, des enseignants triment pour raccrocher à la scolarité des adolescents de 13 à 17 ans.
"Un cours, c'est un combat. Parfois je gagne, parfois je perds", résume Guillaume Ollivier, un des 1.700 fonctionnaires et vacataires de l'Education nationale qui ont choisi de travailler derrière les barreaux.
A Villepinte, la maison d'arrêt de la Seine-Saint-Denis, département recordman en matière de criminalité, accueille une quarantaine de jeunes dans une aile dédiée.
L'école y est, en théorie, obligatoire pour les quelque 3.200 mineurs incarcérés chaque année en France - à 96 % des garçons -, parmi lesquels 500 de moins de 16 ans.
Ce matin de février, Guillaume Ollivier travaille avec quatre élèves à l'écriture d'une fable. Trois d'entre eux, sont courbés sur leur copie. Le quatrième se lève, va et vient, lance des invectives par la fenêtre. "Ca sert à rien l'école ici", dit-il, mâchoires serrées.
Ahmed, 17 ans, dont deux ans passés en détention, n'est pas de cet avis. "J'avais arrêté en 5e. En prison, j'ai passé mon brevet et je prépare le CFG", qui certifie l'acquisition de connaissances générales. Il aimerait devenir couvreur mais regrette de n'avoir "que cinq heures de cours par semaine".
"On a des profils scolaires très variés : des décrocheurs, des mineurs étrangers analphabètes, des jeunes avec des troubles du comportement... On s'adapte, on est de la pâte à modeler. L'objectif est de leur redonner confiance en leurs compétences intellectuelles".
"Il faut être cool, magnanime, bienveillant. En détention, on n'incarne pas la sanction, mais l'autorité intellectuelle", dit Guillaume Ollivier.
Dans des salles exiguës, les élèves sont rassemblés en petits groupes, en fonction de leur niveau, mais surtout des inimitiés du moment. "Ils se bagarrent tout le temps".
Les "gardiens" actualisent quotidiennement une liste mouvante des "incompatibilités" sur un tableau blanc.
"Les profs ici on dirait des psychologues !", rigole Elio. "Au quartier mineurs, il prépare un des rares diplômes proposés, un BEP gestion administrative. En sortant, il aimerait passer son bac, "si on l'accepte",
Elio et les autres viennent aussi "au scolaire" pour sortir de la cellule où ils "s'ennuient en attendant la sortie". Dans la sienne, la télé est allumée sur BFMTV, même si "les journalistes ont raconté n'importe quoi" sur son "affaire".
A Villepinte, "l'école est proposée, au même titre que la promenade, la douche ou le petit-déjeuner. On va régulièrement discuter avec ceux qui refusent pour les convaincre. C'est un travail de fourmi fait avec les éducateurs de la PJJ et les surveillants".
Quand il les réveille à 7H00, le surveillant pénitentiaire, fait attention à ne pas dire "Tu veux aller à l'école ?" mais "Lève toi, c'est l'heure de l'école". Trois quarts d'entre eux sortent en général de leur lit. Pendant leur détention - trois mois en moyenne - certains ne sortiront jamais de la cellule où, seule différence notable par rapport aux majeurs, ils sont incarcérés individuellement.
Plus de 80 % des jeunes détenus le sont en attente de leur procès. Violences, trafic de drogue, viol, meurtre... Enseignant depuis sept ans à la maison d'arrêt, Fath Sekfali ne veut pas savoir pourquoi ses élèves sont là. "Ca risque de me donner des a priori, surtout si le jeune a fait du mal à des enfants. De toutes façons, ils disent tous être là pour braquage !".
"Il y a des jours où tu prépares un cours et puis tu te retrouves tout seul car ils ne se sont pas levés. Ou alors tu te fais insulter. Tu mets un collègue de lycée là-dedans, il part en courant !", dit-il. Pour tenir, Fath Sekfali enseigne aussi chez les majeurs, "où tu donnes autant, mais reçois plus".
"On peut se dire qu'on s'occupe trop bien de ces adolescents qui ont fauté. Mais je ne pense pas", dit la directrice de la maison d'arrêt, Anne-Lise Maisonneuve. "Il est important de réinsérer ces jeunes qui ont poussé de travers, c'est quand même la jeunesse de notre pays."
Ici, profs et élèves sont enfermés à clé et la classe s'interrompt pour un parloir, un coup de sang, des insultes. Dans le quartier mineurs de la prison de Villepinte, des enseignants triment pour raccrocher à la scolarité des adolescents de 13 à 17 ans.
"Un cours, c'est un combat. Parfois je gagne, parfois je perds", résume Guillaume Ollivier, un des 1.700 fonctionnaires et vacataires de l'Education nationale qui ont choisi de travailler derrière les barreaux.
A Villepinte, la maison d'arrêt de la Seine-Saint-Denis, département recordman en matière de criminalité, accueille une quarantaine de jeunes dans une aile dédiée.
L'école y est, en théorie, obligatoire pour les quelque 3.200 mineurs incarcérés chaque année en France - à 96 % des garçons -, parmi lesquels 500 de moins de 16 ans.
Ce matin de février, Guillaume Ollivier travaille avec quatre élèves à l'écriture d'une fable. Trois d'entre eux, sont courbés sur leur copie. Le quatrième se lève, va et vient, lance des invectives par la fenêtre. "Ca sert à rien l'école ici", dit-il, mâchoires serrées.
Ahmed, 17 ans, dont deux ans passés en détention, n'est pas de cet avis. "J'avais arrêté en 5e. En prison, j'ai passé mon brevet et je prépare le CFG", qui certifie l'acquisition de connaissances générales. Il aimerait devenir couvreur mais regrette de n'avoir "que cinq heures de cours par semaine".
"On a des profils scolaires très variés : des décrocheurs, des mineurs étrangers analphabètes, des jeunes avec des troubles du comportement... On s'adapte, on est de la pâte à modeler. L'objectif est de leur redonner confiance en leurs compétences intellectuelles".
"Il faut être cool, magnanime, bienveillant. En détention, on n'incarne pas la sanction, mais l'autorité intellectuelle", dit Guillaume Ollivier.
Dans des salles exiguës, les élèves sont rassemblés en petits groupes, en fonction de leur niveau, mais surtout des inimitiés du moment. "Ils se bagarrent tout le temps".
Les "gardiens" actualisent quotidiennement une liste mouvante des "incompatibilités" sur un tableau blanc.
"Les profs ici on dirait des psychologues !", rigole Elio. "Au quartier mineurs, il prépare un des rares diplômes proposés, un BEP gestion administrative. En sortant, il aimerait passer son bac, "si on l'accepte",
Elio et les autres viennent aussi "au scolaire" pour sortir de la cellule où ils "s'ennuient en attendant la sortie". Dans la sienne, la télé est allumée sur BFMTV, même si "les journalistes ont raconté n'importe quoi" sur son "affaire".
A Villepinte, "l'école est proposée, au même titre que la promenade, la douche ou le petit-déjeuner. On va régulièrement discuter avec ceux qui refusent pour les convaincre. C'est un travail de fourmi fait avec les éducateurs de la PJJ et les surveillants".
Quand il les réveille à 7H00, le surveillant pénitentiaire, fait attention à ne pas dire "Tu veux aller à l'école ?" mais "Lève toi, c'est l'heure de l'école". Trois quarts d'entre eux sortent en général de leur lit. Pendant leur détention - trois mois en moyenne - certains ne sortiront jamais de la cellule où, seule différence notable par rapport aux majeurs, ils sont incarcérés individuellement.
Plus de 80 % des jeunes détenus le sont en attente de leur procès. Violences, trafic de drogue, viol, meurtre... Enseignant depuis sept ans à la maison d'arrêt, Fath Sekfali ne veut pas savoir pourquoi ses élèves sont là. "Ca risque de me donner des a priori, surtout si le jeune a fait du mal à des enfants. De toutes façons, ils disent tous être là pour braquage !".
"Il y a des jours où tu prépares un cours et puis tu te retrouves tout seul car ils ne se sont pas levés. Ou alors tu te fais insulter. Tu mets un collègue de lycée là-dedans, il part en courant !", dit-il. Pour tenir, Fath Sekfali enseigne aussi chez les majeurs, "où tu donnes autant, mais reçois plus".
"On peut se dire qu'on s'occupe trop bien de ces adolescents qui ont fauté. Mais je ne pense pas", dit la directrice de la maison d'arrêt, Anne-Lise Maisonneuve. "Il est important de réinsérer ces jeunes qui ont poussé de travers, c'est quand même la jeunesse de notre pays."
Source AFP pour Le Point.fr
Le reportage en texte intégral ICI
_________________
semper fidelis, semper fortis, fluctuat nec mergitur.
Fred- V.I.P.
- Messages : 2441
Réputation : 82
Age : 60
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum