Derniers sujets
» [Sondage/Débat] Ensemble contre la récidivepar C@th. Hier à 20:05
» [L'envolée] Le numéro 55 du journal interdit en prison : lisez et relayez l’article incriminé !
par Fab53 Hier à 19:28
» [Discussion] L'administration nous fait la misère
par Fab53 Hier à 13:37
» [Débat] ont-ils raison?
par Fab53 Hier à 13:06
» Cindy_lnn_ : présentation et question
par cindy_lnn_ Lun 27 Mar 2023, 13:27
» [Discussion] Mitard et parloir
par Fab53 Dim 26 Mar 2023, 18:00
» Melaniedps : Présentation plus questionnement refus parloir
par Fred Sam 25 Mar 2023, 22:30
» Apporter ses cigarettes
par La fourmis Sam 25 Mar 2023, 21:03
» saffia : Présentation
par Fab53 Sam 25 Mar 2023, 12:48
» La fourmis : ma présentation
par Lagertha Ven 24 Mar 2023, 13:55
» Pasdenoom : en attente de présentation
par pasdenoom Mar 21 Mar 2023, 23:34
» Clia67 : Présentation et question Portique à ELsau
par Lagertha Mar 21 Mar 2023, 16:16
» Aurelie52 : présentation
par Fred Lun 20 Mar 2023, 19:33
» Ophcbz- Je me présente
par Ophcbz Lun 20 Mar 2023, 12:27
» Parloir avec enfants en bas âge
par Tyma Sam 18 Mar 2023, 21:05
» question comment justifier l'absence au travail pour assister au jugment d'un proche.
par freebird Sam 18 Mar 2023, 20:02
Qui est en ligne ?
Il y a en tout 11 utilisateurs en ligne :: 0 Enregistré, 0 Invisible et 11 Invités :: 2 Moteurs de rechercheAucun
Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 335 le Dim 18 Jan 2015, 19:14
[Presse] la majorité des Français préfère désormais une société de la dégradation à une société de la réparation
Page 1 sur 1
[Presse] la majorité des Français préfère désormais une société de la dégradation à une société de la réparation
Article issu du site Usbek & rica
"
Juriste, économiste et Président de LIGERE, laboratoire d’idées de la cohésion sociale, Paul Klotz revient pour Usbek & Rica sur les principaux enseignements de l’étude qu’il consacre pour l’Institut Rousseau à la politique du tout-carcéral français tout en esquissant quelques pistes pour s’en détacher.
Deux raisons nous poussent à nous interroger de toute urgence sur le rôle des prisons en France.
La première est philosophique : pourquoi la privation de liberté constitue-t-elle, dans une République héritière de l’humanisme des Lumières, la sanction pénale la plus évidente ?
Notre esprit universaliste voudrait que le sentiment de faire « communauté » franchisse les enceintes des prisons et fasse à tous les détenus la même promesse émancipatrice : celle de pouvoir se réinsérer après avoir réparé les fautes commises.
Mais les données contredisent cette intuition et, dans les faits, la majorité des Français semble préférer une société de la dégradation à une société de la réparation. Ainsi, tandis qu’en janvier 2000, un sondage IFOP montrait que 72 % des personnes considéraient que la mission de la prison était de « préparer la réinsertion des détenus dans la société », elles ne sont plus que 45 % en 2018.
La seconde raison part d’un constat : la prison constitue un aveu d’échec terrible de la justice pénale française. D’après l’Observatoire International des Prisons, 63 % des personnes condamnées à une peine « ferme » sont réincarcérées dans les cinq ans qui suivent leur libération. Par ailleurs, la France est encore régulièrement condamnée pour conditions de détention inhumaines par la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
Ces condamnations mettent en lumière le manque cruel de moyens alloués à la politique pénale : la France comptait en 2016 une moyenne de 13 magistrats et 47 personnels judiciaires pour 100 000 habitants, contre une médiane de 31 magistrats et 105 personnels judiciaires dans les pays comparables.
Privilégier les sanctions non carcérales pour les petits délits
Pourtant, des voies alternatives s’offrent aux décideurs pour construire une politique carcérale plus humaine et plus efficace. Si les auteurs des infractions les plus lourdes, déférés pour des crimes directement devant la plus haute juridiction pénale, doivent purger les longues peines auxquelles ils sont condamnés, la question doit en revanche se poser pour les auteurs de petits délits : par exemple, 8791 personnes sont aujourd’hui détenues en France pour une durée égale ou inférieure à 6 mois au titre d’une peine correctionnelle.
Le ministère de la Justice le concède lui-même, dans une étude de juin 2014 consacrée à la prévention de la récidive et à l’individualisation des peines : « la récidive – entendue comme le taux de recondamnation – est toujours moindre après des sanctions non carcérales ». Ainsi, ce taux était de 61 % après une peine de prison ferme en 2014, contre 34 % pour une peine de Travaux d’intérêt général, 32 % pour une peine de prison avec sursis mise à l’épreuve ou encore 23 % avec un placement sous surveillance électronique.
Dépolitiser la question sécuritaire
Le refus de considérer des alternatives sérieuses à la prison est en réalité justifiée par le grand potentiel électoral des politiques sécuritaires. Les Français placent la protection « des biens et des personnes » au cinquième rang de leurs préoccupations politiques et nombre de responsables s’en emparent stratégiquement. Pourtant, une confiance aveugle en la prison coûte doublement à la société : une première fois où, enfermé, le détenu ne peut travailler pour l’intérêt général et une seconde fois, lorsqu’il récidive en raison d’une mauvaise réinsertion.
Une confiance aveugle en la prison coûte doublement à la société : une première fois où, enfermé, le détenu ne peut travailler pour l’intérêt général et une seconde fois, lorsqu’il récidive en raison d’une mauvaise réinsertion
Pour sortir de cette impasse, des propositions simples peuvent être rapidement mises en œuvre. Ainsi, convertir systématiquement les peines de prisons inférieures à six mois en peines de travaux d’intérêt général permettrait à la fois au détenu de conserver ses compétences professionnelles à flots, à la société de bénéficier d’une réparation juste et tangible et à l’institution judiciaire de mener une politique alliant humanisme et efficacité.
"
source ICI
"
Juriste, économiste et Président de LIGERE, laboratoire d’idées de la cohésion sociale, Paul Klotz revient pour Usbek & Rica sur les principaux enseignements de l’étude qu’il consacre pour l’Institut Rousseau à la politique du tout-carcéral français tout en esquissant quelques pistes pour s’en détacher.
Deux raisons nous poussent à nous interroger de toute urgence sur le rôle des prisons en France.
La première est philosophique : pourquoi la privation de liberté constitue-t-elle, dans une République héritière de l’humanisme des Lumières, la sanction pénale la plus évidente ?
Notre esprit universaliste voudrait que le sentiment de faire « communauté » franchisse les enceintes des prisons et fasse à tous les détenus la même promesse émancipatrice : celle de pouvoir se réinsérer après avoir réparé les fautes commises.
Mais les données contredisent cette intuition et, dans les faits, la majorité des Français semble préférer une société de la dégradation à une société de la réparation. Ainsi, tandis qu’en janvier 2000, un sondage IFOP montrait que 72 % des personnes considéraient que la mission de la prison était de « préparer la réinsertion des détenus dans la société », elles ne sont plus que 45 % en 2018.
La seconde raison part d’un constat : la prison constitue un aveu d’échec terrible de la justice pénale française. D’après l’Observatoire International des Prisons, 63 % des personnes condamnées à une peine « ferme » sont réincarcérées dans les cinq ans qui suivent leur libération. Par ailleurs, la France est encore régulièrement condamnée pour conditions de détention inhumaines par la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
Ces condamnations mettent en lumière le manque cruel de moyens alloués à la politique pénale : la France comptait en 2016 une moyenne de 13 magistrats et 47 personnels judiciaires pour 100 000 habitants, contre une médiane de 31 magistrats et 105 personnels judiciaires dans les pays comparables.
Privilégier les sanctions non carcérales pour les petits délits
Pourtant, des voies alternatives s’offrent aux décideurs pour construire une politique carcérale plus humaine et plus efficace. Si les auteurs des infractions les plus lourdes, déférés pour des crimes directement devant la plus haute juridiction pénale, doivent purger les longues peines auxquelles ils sont condamnés, la question doit en revanche se poser pour les auteurs de petits délits : par exemple, 8791 personnes sont aujourd’hui détenues en France pour une durée égale ou inférieure à 6 mois au titre d’une peine correctionnelle.
Le ministère de la Justice le concède lui-même, dans une étude de juin 2014 consacrée à la prévention de la récidive et à l’individualisation des peines : « la récidive – entendue comme le taux de recondamnation – est toujours moindre après des sanctions non carcérales ». Ainsi, ce taux était de 61 % après une peine de prison ferme en 2014, contre 34 % pour une peine de Travaux d’intérêt général, 32 % pour une peine de prison avec sursis mise à l’épreuve ou encore 23 % avec un placement sous surveillance électronique.
Dépolitiser la question sécuritaire
Le refus de considérer des alternatives sérieuses à la prison est en réalité justifiée par le grand potentiel électoral des politiques sécuritaires. Les Français placent la protection « des biens et des personnes » au cinquième rang de leurs préoccupations politiques et nombre de responsables s’en emparent stratégiquement. Pourtant, une confiance aveugle en la prison coûte doublement à la société : une première fois où, enfermé, le détenu ne peut travailler pour l’intérêt général et une seconde fois, lorsqu’il récidive en raison d’une mauvaise réinsertion.
Une confiance aveugle en la prison coûte doublement à la société : une première fois où, enfermé, le détenu ne peut travailler pour l’intérêt général et une seconde fois, lorsqu’il récidive en raison d’une mauvaise réinsertion
Pour sortir de cette impasse, des propositions simples peuvent être rapidement mises en œuvre. Ainsi, convertir systématiquement les peines de prisons inférieures à six mois en peines de travaux d’intérêt général permettrait à la fois au détenu de conserver ses compétences professionnelles à flots, à la société de bénéficier d’une réparation juste et tangible et à l’institution judiciaire de mener une politique alliant humanisme et efficacité.
"
source ICI
Dernière édition par Fred le Lun 17 Mai 2021, 22:23, édité 1 fois
_________________
semper fidelis, semper fortis, fluctuat nec mergitur.
Fred- V.I.P.
- Messages : 2000
Réputation : 79
Age : 59
Re: [Presse] la majorité des Français préfère désormais une société de la dégradation à une société de la réparation
n'hésitez pas à commenter et à réagir à cet article.
_________________
semper fidelis, semper fortis, fluctuat nec mergitur.
Fred- V.I.P.
- Messages : 2000
Réputation : 79
Age : 59

» [Presse] les détenus ont du coeur
» clarisse1950 : maman d'un detenu
» [Invit]Toulouse «Des deux cotés du mur, contre une société carcérale»
» [PRESSE] Calendrier de déconfinement
» |Presse] Fresnes "pré-jugés"
» clarisse1950 : maman d'un detenu
» [Invit]Toulouse «Des deux cotés du mur, contre une société carcérale»
» [PRESSE] Calendrier de déconfinement
» |Presse] Fresnes "pré-jugés"
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum