Suicide... encore un

[Kabreizh]

Un détenu a été découvert mort dans sa cellule à la maison d’arrêt d’Amiens (Somme), dans la nuit de mardi à ce mercredi, a appris Le Parisien auprès de l’administration pénitentiaire, qui confirme une information de France Bleu Picardie.

Selon une source syndicale, cet homme, âgé de 43 ans, aurait « attendu que son codétenu s’endorme pour passer à l’acte ». Il a été retrouvé pendu, les veines ouvertes, entre minuit et une heure du matin. C’est son codétenu qui a donné l’alerte.

L’homme avait été placé vendredi en détention provisoire. « Il était encore au quartier des arrivants », nous précise une autre source au sein de la maison d’arrêt.

Une enquête a été ouverte, ce qui est systématique en cas de décès en prison.

Le Parisien, 3 avril 2019

[Fred]

J'ai fait un post ici il y a quelques semaines pour dire qu'on en parlait pas dans ce forum. 

Des suicides en prison pour peu que vous ayez un compte facebook et que vous suiviez les quelques groupes qui parlent de la prison, il y en a tous les jours. ça fait toujours peur pour celles et ceux qui sont dehors et qui se disent que ça pourrait être leur proche ou qui se rappellent un co-det parti comme ça, ou un choix qu'ils n'ont pas fait.

Ça fait parler jeunes cons qui filent un mauvais coton et qui vous disent "qu'il suffit d'être fort", qui n'ont jamais encore été mis en taule et à qui vous souhaitez en silence qu'ils n'aient jamais à vérifier à quel point leur bravade de jeune mâle est stupide.

Alors quand le 2 février un jeune de 18 ou 19 ans (la presse n'est pas d'accord sur l'age) marocain, primo incarcéré et sans famille connue se cravate avec ses draps, on ne peut pas s'empêcher de dire qu'il n'y aura pas grand monde pour pleurer ce môme, pas une maman pour venir nous dire qu'il n'avait fait qu'une petite bêtise, pas un proche pour crier à la mort suspecte, l'action de la justice s'est éteinte avec lui.

Dans le plan d'action de la ministre en dehors du kit anti-suicide avec lequel un détenu s'était cravaté, il y avait cette idée d'associer un suicidaire à un co-détenu de soutien reportant ainsi le traumatisme de l'échec sur le détenu accompagnant. Il y a aussi cet échec ultime des geôliers quand le suicide est la dernière liberté d'un homme. 

Je me rappelle dans une vieille affaire qui n'est pas étrangère à ma présence ici, le gendarme qui parlait par voie de presse du gosse en garde à vue et qui disait "on le surveillait comme le lait sur le feu" l'expression est forte et devrait inspirer tous ceux et toutes celles qui espèrent limiter le nombre des suicides en prison... Comme le lait sur le feu...

Alors, de temps en temps, j'en parle, c'est injuste pour tous les autres, mais si chaque membre à son tour quand il lit qu'un détenu c'est donné la mort venait nous dire comme c'est injuste, comme il est touché, comme il a peur que son proche à lui y pense, pourquoi pas une rubrique nécrologique...

[Tatie]

On ne peut pas dire qui on en parle pas, effectivement, il n y a pas de rubrique dédiée, mais allez lire le sujet "il se passe aussi ça en prison" on en parle. Mais effectivement ça ne soulève pas l indignation, ça ne soulève même pas d empathie envers les familles. Comme si c était une fatalité. Jusqu'au jour où, je ne vous le souhaite pas, ça vous touche de près. Ce jour là, vous vous direz que le monde est bien égoïste et indifférent.
Penser à ces détenu-es, penser aux familles, ça devrait etre notre dogme.

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