Forum Prison


Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Forum Prison
Forum Prison
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Derniers sujets
» Envoyer un colis pour raison médicale ?
par Fred Aujourd'hui à 11:57

» Peut on envoyer par colis postal des habits?
par Fred Aujourd'hui à 11:55

» Pivoine18* : Présentation et question "Avocat ou pas ?"
par Pivoine18* Aujourd'hui à 09:25

» cycy26 : présentation et besoin d'aide
par freebird Mar 23 Avr 2024, 16:54

» remise de peine
par sylvette Jeu 18 Avr 2024, 18:38

» Aidé moi svp
par Scrogneugneu Mar 16 Avr 2024, 07:32

» [RAPPEL] PRESENTEZ VOUS AVANT DE POSTER
par Boune Dim 14 Avr 2024, 18:41

» Shanti23 : ma présentation
par Shanti23 Dim 07 Avr 2024, 20:38

» doudoune76 : présentation et question
par Shanti23 Ven 05 Avr 2024, 19:06

» nt75000 : ma présentation
par Parisienne75 Jeu 28 Mar 2024, 22:02

» Floura : Prison Algeciras
par Fred Mer 27 Mar 2024, 20:03

» Depôt de linge
par wali59 Jeu 21 Mar 2024, 21:17

» [Témoignages] Mon premier parloir.
par Parisienne75 Mer 20 Mar 2024, 14:50

» detention provisoire
par Ruffier Mar 19 Mar 2024, 06:28

» [Info] Suisse: un prisonnier recourt à une organisation d'aide au suicide
par Parisienne75 Lun 18 Mar 2024, 18:08

» igd : Presentation
par Parisienne75 Lun 18 Mar 2024, 18:05

Qui est en ligne ?
Il y a en tout 33 utilisateurs en ligne :: 0 Enregistré, 0 Invisible et 33 Invités

Aucun

Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 335 le Dim 18 Jan 2015, 19:14
Les posteurs les plus actifs de la semaine
Fred
[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble I_vote_lcap[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble I_voting_bar[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble I_vote_rcap 
Pivoine18*
[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble I_vote_lcap[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble I_voting_bar[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble I_vote_rcap 
Shanti23
[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble I_vote_lcap[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble I_voting_bar[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble I_vote_rcap 
laurabubu
[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble I_vote_lcap[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble I_voting_bar[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble I_vote_rcap 
freebird
[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble I_vote_lcap[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble I_voting_bar[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble I_vote_rcap 

Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble

Aller en bas

[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble Empty [Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble

Message  Tatie Jeu 22 Aoû 2019, 16:08




Venu dans cette maison d’arrêt pour exercer son droit de visite, le sénateur divers gauche écologiste Guillaume Gontard, accompagné de journalistes, a constaté une vétusté emblématique des établissements pénitentiaires français.

«Les plus gros problèmes, ici, c’est la chaleur, les odeurs et les déchets», lâche un des deux jeunes détenus du premier étage de la maison d’arrêt de Grenoble-Varces (Isère). Sa cellule, aux murs recouverts de maillots de grands clubs de foot, est propre mais exiguë, étouffante et délabrée comme beaucoup d’autres dans cette prison mise en service en 1972. Toilettes à la cuvette jaunie par l’âge et mal isolées par une demi-cloison de 1,5 m de haut, miroir du lavabo brisé, sol usé, fenêtres aux huisseries cassées… Le pire, ce sont «les odeurs qui remontent», soupire le taulard. Les ordures jonchent le toit-terrasse qui borde toutes les cellules du premier. Les détenus des étages supérieurs balancent emballages, pain et restes de repas à travers les grillages presque toujours découpés des fenêtres, formant un tapis de déchets où pullulent les rats, dont les urines sont nauséabondes. «Ils viennent aux fenêtres, nous ne sommes pas seuls», grimace l’occupant d’une cellule.

[Actu]Insalubrité : détention haute tension à Grenoble 12441310

«Chaleur invivable»
Ce mardi 6 août, la question de l’hygiène est omniprésente dans les dialogues entre les détenus et le sénateur de l’Isère Guillaume Gontard, rattaché au groupe communiste. Ce matin-là, il s’est présenté à l’improviste à l’entrée de cette prison du sud de l’agglomération grenobloise. Accompagné par des journalistes, il est venu exercer son droit de visite : depuis la loi Guigou du 15 juin 2000, les parlementaires sont habilités à contrôler sans préavis les lieux de détention. L’élu ne se fait guère d’illusions sur ce qu’il va découvrir.
En 2016, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) avait tranché dans un rapport d’inspection : «L’ensemble des locaux, à l’exception du quartier des mineurs construit en 2005, est vétuste, et les conditions d’hébergement sont indignes.» Les conditions n’ont guère changé, ont alerté en juin les avocats du barreau de Grenoble, après une visite dont ils étaient ressortis «nauséeux» face à «l’enfer de l’insalubrité de cette prison», selon Me Claude Coutaz. La directrice adjointe de la prison, Mathilde Gaillard-Lamberet, et le directeur des services pénitentiaires, Jean-Christophe Wiart, reçoivent le sénateur avec courtoisie et bonne volonté. Pendant plus de cinq heures, ils l’accompagnent à travers l’établissement, sans obstruction ni fausse pudeur, accédant à toutes ses requêtes. La directrice l’a averti d’emblée : «Nous avons actuellement 350 à 360 détenus pour 232 places, soit un taux d’occupation de plus de 155 %. Or notre seuil d’alerte est à 150 %.» «Nous ne descendons jamais sous ce seuil, poursuit Jean-Christophe Wiart. Nous avons même atteint les 169 % il y a deux mois, ce qui nous a mis dans une situation compliquée.» Il assure toutefois n’avoir eu recours qu’une seule fois cette année à l’installation d’un troisième détenu dans une cellule, sur un matelas au sol. Il prévient encore : «En ces temps de canicule, la chaleur est invivable pour les détenus, le personnel et les familles au parloir. Il peut faire jusqu’à 40° C dans le bâtiment.»

semi-obscurité permanente


Au cours de sa visite, Guillaume Gontard prend la mesure de la moiteur étouffante qui règne sur le bâtiment mal aéré et non isolé. Dans les cellules qu’il fait ouvrir, les détenus à demi nus revêtent à la hâte un tee-shirt et se plaignent tous du niveau trop élevé de la température. Les cellules sont très petites, 9 m2 pour deux : «L’espace disponible pour circuler est réduit à 4,5 m2, soit 2,25 m2 par personne ; l’écart avec les normes définies par le comité de prévention de la torture au Conseil de l’Europe [4 m2 d’espace vital dans une cellule collective, ndlr] est très important», écrivait le CGLPL dans son rapport de visite. En l’absence de rideaux, les fenêtres sont presque toutes badigeonnées ou opacifiées par du papier, du carton, plongeant les cellules dans une semi-obscurité permanente. Les carreaux de verre ou de plexiglas sont parfois fendus, voire brisés.

Près du quartier des mineurs, en rez-de-chaussée, une petite cour inutilisée est jonchée de détritus. Une dizaine de rats, dont certains de grande taille, s’y ébattent et grimpent sur les grillages. La hantise des surveillants : «Ils n’osent pas ouvrir les portes, de peur de les faire entrer. On en a même vu à la cafétéria», lâche un représentant du personnel. La direction assure qu’une entreprise de dératisation «intervient très régulièrement», mais reconnaît que l’efficacité demeure très relative… Si des détenus, rémunérés en contrepartie, nettoient les terrasses une fois par semaine, c’est loin d’être suffisant. La collecte quotidienne des poubelles de cellules n’aide pas, il en faudrait deux. Mais le projet est toujours reporté car l’administration se heurte à «la taille insuffisante des conteneurs» autant qu’à «l’incivilité» des détenus, avance un surveillant.

Dans le quartier des mineurs, deux prisonniers sont en train de repeindre des cellules inoccupées, contre rémunération. C’est le «plan peinture» défendu par la direction, qui prévoit le rafraîchissement progressif de la totalité des cellules. Le sénateur s’en fait ouvrir une qui attend d’être rénovée. Les murs, où un jeune détenu a gravé «Mama» en grandes lettres, sont défoncés. La cuvette des WC, totalement entartrée, est dépourvue d’abattant, le petit lavabo est répugnant, les caches des prises et des interrupteurs ont disparu, le sol est fatigué, creusé. La directrice adjointe soupire : «On l’avait repeinte, cette cellule… mais le degré de vandalisation est élevé. Pour notre plan de rénovation, nous ciblons les peintures, les cloisons de séparation sanitaire et tout ce qui touche à la sécurité. Mais la visibilité est peu importante : nous procédons par petites touches…»

Il est difficile d’obtenir de l’administration pénitentiaire des fonds pour des travaux allant au-delà de ces rustines. Régulièrement dénoncé par l’Observatoire international des prisons (OIP), par le CGLPL et par des élus, l’état de la prison a fait l’objet de recours auprès du tribunal administratif (TA) de Grenoble et de la Cour européenne des droits de l’homme. En 2014, le TA a condamné l’Etat à dédommager un ex-prisonnier, statuant qu’il avait «subi des conditions de détention contraire à la dignité humaine». Un an plus tard, le même tribunal a contraint l’administration à mettre le bâtiment aux normes de sécurité incendie. De nouveaux gros travaux ont été récemment budgétés : 5 millions d’euros pour la réfection des toits et terrasses ainsi que la reprise des réseaux d’eau. Les travaux d’étanchéité du toit sont engagés, mais ceux sur les terrasses ont été interrompus : «Les ouvriers ont fait valoir leur droit de retrait quand ils ont découvert le nombre de nids à rats situés sous la couverture», glisse un surveillant. Ces travaux ne résoudront qu’à la marge les tares structurelles de l’établissement. Comme le résume à grands traits un représentant Ufap-Unsa Justice du personnel, «on fait des travaux sur le toit d’un bâtiment qui est, par ailleurs, en train de s’effondrer».

Plafonds moisis
Pour le personnel pénitentiaire, la maison d’arrêt est «parmi les moins demandées en raison de sa très mauvaise réputation», précise le syndicaliste. Sur la centaine de fonctionnaires de l’établissement, rares sont ceux en poste depuis plus de cinq ans. La question essentielle des douches est soulevée : les cellules n’en sont pourvues que dans le quartier des mineurs. Les prisonniers se rendent trois fois par semaine aux douches collectives : six cabines par étage, sans porte, là encore dans un état «catastrophique», comme le constate Guillaume Gontard, parois et plafonds moisis et décatis. Les détenus ont dix minutes d’eau, «parfois un simple filet», dénonce le syndicaliste qui résume : «La gestion des créneaux de douche, très complexe et conflictuelle, est source de fortes tensions» avec les prisonniers. Décuplées par la chaleur et la surpopulation, ces tensions débouchent parfois sur des violences. En 2018, 71 agressions physiques commises par des détenus envers des surveillants ont été comptabilisées dans la maison d’arrêt de Grenoble-Varces.

Il faudrait encore s’attarder sur le quartier disciplinaire, aux cellules très dégradées, sales et puantes, et sur sa «promenade» qui n’est qu’une petite pièce à peine aérée par des vasistas et sans vue sur l’extérieur. Sur les cours des majeurs, dépourvues de zones couvertes afin de permettre la surveillance et d’éviter les violences, qui n’offrent donc aucune ombre l’été ni d’abri l’hiver. Ou encore sur le parloir aux boxes étroits où règne une chaleur suffocante, faute de ventilation et de rideaux aux fenêtres.

A l’issue de sa visite, le parlementaire se dit «choqué» : «La privation de liberté est très dure, d’autant plus dans ce bâtiment qui a très mal vieilli et est dans un état de saleté et de délabrement très important. Les caractéristiques de la détention, ici, ne permettent pas le respect des conditions de base de la dignité humaine…» Comme en écho, une mère attendant un parloir s’emporte : «Je veux bien que nos garçons purgent une peine, mais les faire vivre dans des conditions pareilles, c’est digne d’un pays sous-développé !»

Pour l’avocat Claude Coutaz, «Varces, c’est la sanction par l’hygiène. Comment imaginez-vous que les détenus en ressortent ?» Avec ses collègues du barreau de Grenoble et du syndicat des avocats de France, il prépare pour septembre une série de recours devant le tribunal administratif, afin de faire condamner l’Etat pour «conditions indignes». Quatre détenus ont déjà accepté de se risquer à cette procédure. Au-delà, plaide l’avocat, «le seul recours rationnel pour cette prison serait de la détruire. Un choix difficile que personne ne fait.»

Le sénateur Gontard, architecte de métier, abonde : «Ce bâtiment est en bout de course… J’imagine mal comment on pourrait le réhabiliter ; en construire un neuf reviendrait à moins cher !» La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a également visité l’établissement en juin : la garde des Sceaux n’a rien proposé d’autre que la poursuite des travaux déjà annoncés

libération : Varces, 19 août 2019
Tatie
Tatie
V.I.P.
V.I.P.

Messages : 18369
Réputation : 387
Féminin

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum