[Discussion] Les fêtes de fin d'année, sans lui ou sans elle...

[Fred]

Pour vous les fêtes de fin d'année sans votre proche détenu, ça se fait, ça a un sens ? 

venez nous raconter.

[Tatie]

un petit témoignage pour illustrer la question de Fred, ça vous donnera peut-etre envie d'y répondre :


Avant les fêtes, il y a afflence au parloir du centre de détention de Bapaume
Rencontre avec des familles de détenus à quelques jours des fêtes



Marie peste. Cette après-midi lui coûtera 300 euros, rien qu’en frais de transport : « Avec la grève, il n’y avait pas de trains pour relier Arras. J’ai pris un taxi jusqu’à la gare. » 150 euros à l’aller, autant au retour. Mais pour celle qui vient du Valenciennois chaque week-end, il n’était pas question de louper ce moment : « Déjà que ça fait 15 jours que je ne l’ai pas vu à cause des grèves du week-end dernier. »

L’incarcération de son fils a ébranlé sa vie. Les fêtes de Noël ne seront plus jamais comme avant pour elle. Elle le sait et en fait l’amer constat : « Avant, on passait Noël en famille avec les enfants et les petits-enfants. Depuis qu’il est détenu, tout a éclaté. Ma famille ne me regarde plus. » Comme son fils, elle réveillonnera seule.

Un colis de 5 kg pour les fêtes

Même s’il est la cause de ce délitement familial, il demeure sa progéniture. Marie ne s’est pas déplacée à Bapaume les mains vides. Les règles signées de la main du directeur sont affichées noir sur blanc dans l’abri famille, espace neutre précédant l’entrée en détention : « Les personnes souhaitant apporter un colis à un proche incarcéré pour les fêtes de fin d’année peuvent le faire du 2 décembre au 6 janvier.[…] Poids total maximum de 5 kg ou deux colis de 2,5 kg. » L’Hennuyère s’est présentée avec un colis de 2,5 kg : « Il en aura un deuxième pour Nouvel An. » À l’intérieur : du saumon, de la viande et du café qui viendront améliorer le quotidien du détenu.

»

Une mère de détenu
Marie-Sylvie et Bernard viennent s’asseoir à notre table. Ils attendent le parloir de 15h30 et sont arrivés avec deux bonnes heures d’avance. Ce couple de Picards viennent visiter leur fils. « Noël, c’est une période difficile car on aimerait que notre fils soit avec nous », reconnaît le paternel. Comme Marie, c’est avec un paquetage de 2,5 kg, avec les mêmes douceurs, qu’ils sont arrivés à l’abri famille. « On lui a aussi mis son fromage préféré », ajoute Marie-Sylvie.

Ce Noël n’est pas le premier qu’ils vivent avec leur fils en détention « mais on ne s’y habitue jamais », certifie Bernard dans un soupir. « Depuis qu’il est incarcéré, on ne fait plus de sapin », appuie sa femme. Cette année encore, ils ne réveillonneront qu’à deux, tandis que leur fils ouvrira son colis seul, dans sa cellule.

Eux, ils sont à l’extérieur. Ces parents savent que de l’autre côté du mur d’enceinte du centre de détention de Bapaume, leurs détenus de fils traversent une période difficile moralement. Tous les proches de détenus le savent. Marine, chargée de l’accueil des familles le reconnaît : « C’est la période de l’année où on a le plus de monde au parloir », Même s’il faut dépenser 300 euros de taxi.

L’avenir le 20/12/19

[Tatie]

bonjour

quelqu'un a-t-il envie de raconter comment son proche et lui-même avez vécu cette période?
ne soyez pas timide, mettre des mots sur les ressentis, ça fait du bien

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