[discussion] le lien c'est pour son bien

[Fred]

Parfois un détenu, préfère le silence, l'isolement. Parfois il ne souhaite pas temporairement ou définitivement de contacts avec l'extérieur.


que l'on soit proche ou inconnnu, doit-on insister pour établir ou maintenir un lien (courrier, téléphone, parloir) et jusqu'à quel point ?


venez nous raconter vos expériences, et vos avis sur le sujet.

c'est à vous.

[Tatie]

Merci de bien vouloir respecter les discussions et y répondre sans être hors-sujet.

[namib]

Bonjour ,
en ce qui concerne le fait d'insisté de maintenir un lien que ce soit parloir lettre ou téléphone je pense que sa depent dans un premier temps de la relation qu'on na avec notre proche et de son caractère , parfois certains vont se refermé sur eux même pensant qu'il sont un '' poids '' pour nous et justement attendre de voir si on va insisté si on sera toujours la malgré l'incarcération si on n'a envie ,

[Lagertha]

Il y a longtemps, notre regretté Ziano avait écrit un texte très touchant dont le titre était
"voilà pourquoi les détenus sont tous des enculés".
Il concluait ce superbe texte, criant de vérités, par :
" les détenus sont tous des enculés mais tous les enculés sont des hommes et à ce titre leurs droits doivent être respectés".

Nous proches de détenus, souvent et à juste titre, sommes les premiers à critiquer l'irrespect témoigné à nos proches. Mais nous, nous ne sommes pas mieux finalement.

Les parloirs font le plus plaisir à qui ? A eux ou à nous ? Parfois je me le demande car j'ai souvent entendu par mes proches que la solitude se fait encore plus ressentir au retour du parloir. Ils passent du tout à rien. Nous, malgré tout nous retournons à nos vies et eux dans leurs cages. Nous avons une vie dehors, eux la routine et quatre murs pour seule compagnie. Des heures à cogiter.

Je pense que la vie carcérale est infantilisante et ne permet pas au détenu de garder sa place d'homme. Sa vie est millimétrée ou même l'imprévu peut susciter des angoisses tellement le rouage est bien huilé.

Souvent, ils essaient de donner le change et de nous faire croire que tout va bien mais non, tout ne va pas bien. Après la honte et le remords de nous infliger tout ça, ils préfèrent parfois couper le lien et là  c'est silence radio.

Soit après un incident en détention, soit après une notification, un rejet, un procès où sa vie est exposée, ils ne veulent plus de contact.

Tout ça m'est arrivé avec mes 3 proches. J'ai toujours respecté leur silence, leur retrait. Même si on a une vague idée de ce qu'ils vivent, nous ne sommes pas à leur place et nos paroles qu'on veut rassurantes peuvent justement générer des conflits car nous n"avons pas les mots, d'ailleurs existent ils ?

Il y a une chanson de Goldman  dont je ne sais plus le titre mais les paroles collent bien au sujet "parce qu'on a tant besoin qu'on aie besoin de nous".

Vouloir forcer le dialogue, vouloir imposer notre présence est tout sauf bénéfique pour le détenu. ça le renvoie à sa position de soumission.

Nous dehors, parfois avons envie de rester seul ? Qui n'a jamais pas répondu à un coup de sonnette à l'interphone car on veut rester seul ? Qui n'a jamais laissé sonner son téléphone dans le vide ? Répondu à des mails ? Soyons honnêtes, on l'a tous fait !

Accordons leur le droit de le faire aussi.



Ce post est le fruit de mes réflexions, il n'engage que moi. je n'essaie de convaincre personne. Sauf sur un point précis respectons leur choix et respectons leur droit.

[Fred]

j'ai deux expériences à partager mais j'aimerai que d'autres membres s'expriment d'abord ou viennent commenter celles et ceux qui se sont exprimés.

[namib]

Pour parlé de mon expériences avec mon proche qui est encore d'actualité :

je sais que par moment il est pas bien va cogité mais ne va pas me le dire directement sa sera plus sous la forme d'un énervement ou d'une mauvaise humeur, avec le temps j'ai appris a prendre sur moi prendre du recul laisser certaine choses couler,

l'incarcération est deja assez compliqué pour être entaché de dispute inutile je suis dehors je peut sortir prendre l'air quand sa ne va pas fumer une clope ect ... même si au Fond je me sens aussi emprisonnée sa sera jamais comme lui ...

pour ce qui est du contact nos liens nous essayons de les maintenir quoi qu'il arrive on s'appelle souvent dans la journée surtout le soir de maintenir une certaine routine , je lui ecrit souvent des lettre sa me permet d'écrire ce que je n'arrive pas forcement a dire au téléphone et puis c'est des mots ecrit sur un papier qu'il peut garder qu'il peut relire quand sa ne va pas je met souvent mon parfum qu'il est un peu de moi avec lui ... et je sais que sa lui fait plaisir... dernièrement on se voyais souvent je voyais qu'il comptais les jours avant chaque parloir comme moi

en ce qui concerne les visites c'est un mélange d'émotions : la veille et le jour même je suis contente exité en même temps stressé d'arrivé en retard qu'il y est un problème sur la route , une fois labas c'est les même geste les même chose a faire avant chaque parloir l'attente , pour moi le plus douloureux c'est quand on viens le récupérer d'un coup que le parloir se termine ,
dans la précédente maison d'arrêt ou il était une sonnerie indiquait la fin du parloir mais en cd maintenant rien on n'est en pleine discutions un surveillant ouvre la porte et mon homme disparait je le voit partir la porte se referme et la c'est le vide je me retrouve dans ce parloir seul , contente de l'avoir vu en même temps le coeur déchiré de repartir seule j'ai l'impression a chaque fois de l'abandonné , j'aimerais tellement passé de l'autre coté et resté avec lui ne ce reste que une journée ,
les visites parfois on l'air ireél , quand il est avec moi le temps du parloir il me dit j'ai même pas l'impression d'être en prison on rigole on essaye d'oublier ou on n'est même si le rêve rattrape vite la réalité ...

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