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[Actu]L'administration pénitentiaire vole dans les plumes de «l'Envolée»

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[Actu]L'administration pénitentiaire vole dans les plumes de «l'Envolée» Empty [Actu]L'administration pénitentiaire vole dans les plumes de «l'Envolée»

Message  Tatie Ven 22 Jan 2021, 07:02



Fait rare, le numéro du mois d'octobre de cette revue de sensibilité libertaire et anticarcérale a été interdit en détention.


Selon nos informations, l'administration a également porté plainte pour diffamation et injure publique. En ligne de mire : un dossier rédigé notamment par des détenus et dénonçant, avec virulence, des violences carcérales.

Depuis près de vingt ans, une «bande de copains» de sensibilité libertaire et farouchement anticarcéraux, héritiers du Groupe d’information sur les prisons (GIP) et du Comité d’action des prisonniers (CAP) des années 70, publie un journal artisanal fait de témoignages de détenus et de leurs proches, d’histoires de taule et de dénonciation des conditions de détention. «L’Envolée, c’est une remise en cause radicale du traitement de la parole des prisonniers par le reste du monde. C’est prendre le contre-pied soit de l’absence de discours soit de la censure, expliquait en mai à Libération Pierre (qui souhaite rester anonyme), 40 ans, l’un des plus anciens du collectif. Sauf que, «pour la première fois depuis très longtemps», le dernier numéro du trimestriel, imprimé à «quelques centaines» d’exemplaires, ne passera pas les murs des prisons. Il a en effet été interdit par l’administration pénitentiaire (AP).

Dans une note placardée dans tous les établissements et datée du 4 janvier – que Libération a pu consulter –, le ministre de la Justice, par la plume de son directeur de l’AP, Stéphane Bredin, vise «un corpus d’articles regroupés sous l’intitulé "Peine de mort en prison"» qui «allèguent des faits de violences volontaires commis par des personnels de l’administration pénitentiaire dans l’exercice de leur fonction contre des détenus ayant pu entraîner leur mort». Et de considérer que ce numéro – qui a commencé à être distribué en novembre – contient des propos revêtant «un caractère diffamatoire» et qu’il est de «nature à inciter à la violence contre les personnels de direction et de surveillance».

«Sans filtre»
Ce qui fait bondir l’Envolée. «C’est tout simplement de la censure ! Des histoires sur les morts en détention, on en publie dans chaque numéro, pas uniquement dans celui-ci… En prison, il n’y a pas de vidéos. Le seul moyen de dénoncer les violences carcérales, c’est la parole», proteste Pierre. «Je n’avais jamais vu une note de retenue administrative à portée générale, renchérit Me Benoît David, spécialiste du contentieux pénitentiaire. Jusqu’à présent, il existait des décisions individuelles, mais avec une procédure spécifique qui prévoit notamment une phase de débat contradictoire. Ce qui est très préoccupant, c’est que, la prochaine fois, ça peut être n’importe quel journal parce que la une déplaît à l’AP.»

Ce sont les pages 48 à 56 de ce numéro 52 intitulé «Portez vous bien, tenez-vous mal !» qui sont dans le collimateur : soit un dossier qui dénonce, avec virulence, les violences carcérales. Dans une lettre, un détenu de Lyon-Corbas remet en cause «la version officielle» du suicide par pendaison d’Idir en septembre et soutient qu’il serait mort après des violences commises par les surveillants. De même, pour les décès controversés de Jaouad au mitard de Toulouse-Seysses ou encore de Sambaly à Saint-Martin-de-Ré.

«Forcément, c’est sans filtre…» note François Bès, coordinateur du pôle enquête à l’Observatoire international des prisons (OIP), qui publie le trimestriel Dedans/Dehors sur le monde carcéral. Si cette revue n’a jamais essuyé semblable interdiction, cela ne signifie pas qu’elle arrive systématiquement à bon port. «Il a pu arriver que, localement, un directeur d’établissement la bloque quand il y a un dossier sur sa prison, poursuit-il. Ou alors, on sait que si le surveillant n’aime pas Dedans/Dehors, la livraison finit à la poubelle…»

En novembre, quand les premiers numéros 52 de l’Envolée ont commencé à être acheminés, la CGT pénitentiaire de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) s’est insurgée contre le «parti pris extrême des rédacteurs». Dans un communiqué du 26 novembre, le syndicat dénonçait : «L’Envolée a franchi un nouveau cap inacceptable dans la diffamation et l’incitation à la haine envers l’administration pénitentiaire et son personnel.» Et de redouter : «Ce déferlement de haine peut conduire certains "illuminés" à s’en prendre physiquement aux agents en service ou non.»

Plainte de l’administration pénitentiaire

Selon nos informations, plusieurs protestations de surveillants auprès de l’administration pénitentiaire ont abouti au dépôt d’une plainte le 16 décembre, visant certains passages des pages 48 à 56. «Ce n’est pas une décision prise à la légère, explique-t-on en interne à l’AP. Mais là, ils accusent quand même des surveillants d’exécuter des détenus avec l’approbation de l’administration… C’est susceptible d’entraîner des menaces envers les personnels. Sans compter que c’est anxiogène pour les détenus.» Contacté par Libération, le parquet de Paris précise qu’une enquête préliminaire a été ouverte le 5 janvier pour «diffamation publique envers une administration» et «injure publique envers une administration». Les investigations ont été confiées à la brigade de répression de la délinquance contre la personne.

«Tant que les détenus dénoncent des conditions de détentions indignes, ça va puisque tout le monde est d’accord là-dessus, s’agace Pierre. Mais quand on dit que c’est la Grande Muette, qu’il y a un Etat dans l’Etat, ça devient diffamant. Or c’est central pour nous de porter la parole des prisonniers sur les violences carcérales, surtout dans la période actuelle de dénonciation des violences policières.»



Le dernier face-à-face dans un prétoire entre l’AP et l’Envolée remonte à près de quinze ans, après la publication, en 2005, des témoignages de quatre détenus évoquant successivement les violences des équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS), des comportements racistes du personnel pénitentiaire de Clairvaux (Aube) ou encore un placement abusif au quartier disciplinaire à la centrale de Moulins (Allier) et des brimades à la prison de la Santé (Paris). Lors de l’audience devant le tribunal correctionnel de Beauvais (Oise), les détenus étaient venus témoigner sur leurs écrits dans l’Envolée. A l’époque, la revue avait été condamnée à payer une amende. Néanmoins sont restés en mémoire ces mots du président : «Vous avez décrit maladroitement une situation bien réelle.»
Libération-21.01.2021
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Message  Tatie Ven 22 Jan 2021, 07:04

où comment vouloir faire prisonnière la parole des prisonnier-es !

liberté d'expression : géométrie très variable…
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[Actu]L'administration pénitentiaire vole dans les plumes de «l'Envolée» Empty Re: [Actu]L'administration pénitentiaire vole dans les plumes de «l'Envolée»

Message  Fred Ven 22 Jan 2021, 11:10

pourquoi cette vague d'atteintes aux libertés et aux droits de l'homme s'arrêterait-elle aux portes des prisons où les droits de l'hommes n'ont déjà pas droit de cité ?

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Message  Tatie Ven 29 Jan 2021, 10:01

Communiqué du journal L’Envolée suite à la censure du n°52 dans les prisons françaises.



[Actu]L'administration pénitentiaire vole dans les plumes de «l'Envolée» Censur10

Y a que la vérité qui blesse !


Le 4 janvier dernier, par une « note de la direction » placardée dans toutes les prisons, l’administration pénitentiaire (AP) a interdit la diffusion du n° 52 du journal l’Envolée aux prisonnier·e·s abonné·e·s ; en même temps, elle a porté plainte pour diffamation et injure. Depuis vingt ans, L’Envolée soutient que les prisonniers, les prisonnières et leurs proches sont les mieux placés pour énoncer quelques vérités sur la prison. À travers cette censure et cette plainte, il s’agit de réduire au silence cet espace de libre expression, d’information et d’élaboration collective d’une critique de la prison.

L’Envolée publie des textes et des lettres qui décrivent le quotidien carcéral, dénoncent les conditions de détention et luttent contre l’enfermement. Notre journal est un porte-voix pour celles et ceux qui ont été mis au ban de l’humanité ; en effet, aucune parole de prisonnier·e·s ne peut être rendue publique hors du contrôle de l’administration pénitentiaire : conversations téléphonique et parloirs peuvent être écoutés ; les courriers sont lus systématiquement et les passages « dérangeants » censurés. De plus, pour trop de gens à l’extérieur, toute parole sortie des prisons est forcément une parole infâme, toujours suspecte d’exagération ou de mensonge.

Les pages mises en cause par l’AP reviennent sur plusieurs morts en détention.

Le 9 septembre 2020, Idir est mort au quartier disciplinaire de Lyon-Corbas – deux semaines avant sa sortie. L’AP affirme qu’il s’est pendu mais sa famille et ses proches ne croient pas à cette version, qui est aussi mise en doute par des témoignages de prisonniers.

Le 14 avril 2018, Jaouad a trouvé la mort au quartier disciplinaire de la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses. Ses voisins de cellule ont immédiatement dénoncé un « meurtre maquillé en suicide » et mis en cause une équipe de matons violents, qu’ils appelaient « l’escadron de la mort ».

Il est aussi question de la mort « suspecte » de Sambaly à Saint-Martin-De-Ré en 2016, et de Jean-Christophe Merlet, un prisonnier handicapé à vie après avoir été roué de coups par une équipe de surveillants de cette prison.

C’est à l’administration pénitentiaire de prouver qu’aucun de ses agents n’humilie ni ne tabasse ceux dont elle a la garde.

Tous les trois jours en moyenne, l’administration pénitentiaire signale une nouvelle mort au sein de la population pénale. Administrativement, les prisonniers et les prisonnières sont « sous l’entière responsabilité de l’AP » ; il s’agit donc – a minima – de non-assistance à personne en danger. Quand une personne enfermée met fin à ses jours, c’est bel et bien la prison qui la tue, car le choc de l’enfermement, les conditions de vie inhumaines et la longueur des peines plongent certains prévenus et condamnés dans le désespoir.

Mais ceux et celles qui connaissent la réalité carcérale pour l’avoir éprouvée dans leur chair parlent parfois de « morts suspectes » à propos de certains suicides en prison. Des surveillants pénitentiaires humilient et tabassent à l’abri des hauts murs des prisons, particulièrement dans les quartiers disciplinaires (QD) et dans les quartiers d’isolement (QI) ; et trop souvent, des prisonniers meurent. Les prisonniers et les prisonnières savent ce qui les attend quand ils et elles dénoncent ces violences : intimidations et punitions implacables. Ils sont souvent mis au cachot, ou font l’objet d’un transfert disciplinaire, ou les deux.

Lorsque des proches ne croient pas à la version officielle après un décès en détention, l’AP et la justice invoquent tantôt des « problèmes de santé », tantôt une « consommation de stupéfiants », bien souvent des « troubles psychiatriques »… et presque toujours des « violences à l’encontre des surveillants ». Comme celle des prisonniers et prisonnières, la parole des familles est presque invariablement reçue avec méfiance ; quand ce n’est pas avec mépris.


Là où la parole est censurée ; là où les prisonniers sont punis s’ils dénoncent ce qui se passe ; là où les seules images disponibles sont celles de l’AP ; là où les proches ne sont pas entendus… ce serait à L’Envolée de prouver la réalité des violences pénitentiaires dont elle se fait l’écho ?

Eh bien non ! C’est à l’administration pénitentiaire de prouver qu’aucun de ses agents n’humilie ni ne tabasse ceux dont elle a la garde. Que ceux qui administrent la prison et ceux qui la défendent se chargent de démontrer qu’elle ne tue pas, que l’enfermement n’est pas indigne, que ce n’est pas une torture !

Le journal a déjà été poursuivi, notamment lorsque nous avons publié des lettres dénonçant les pratiques des Équipes régionales d’intervention et de sécurité (Eris, ces surveillants cagoulés mobilisés pour réprimer les mouvements de protestation à l’intérieur des prisons), et quand des prisonniers ont dénoncé la torture blanche des quartiers d’isolement (QI, qui ont remplacé les QHS – quartiers de hautes sécurité de sinistre mémoire).

Comme chaque fois, nous ferons de la plainte à laquelle nous allons faire face une occasion de plus de faire entendre des récits et opinions sortis de ces lieux où une violence d’État s’exerce loin des regards. Puisque la prison reste un gigantesque angle mort de notre société, puisse la censure qui frappe aujourd’hui L’Envolée permettre à un plus grand nombre d’entendre enfin la voix des premier·e·s concerné·e·s !


L’Envolée, le 29 janvier 2021
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